Le titrage consiste à vérifier dans le sang s’il y a encore suffisamment d’anticorps contre une maladie spécifique. Il peut être considéré comme une alternative à la vaccination.
Les vétérinaires du cabinet Iscavets se sont penchés sur cette nouvelle tendance et souhaitent apporter une information claire et rapide.
Quel est l’intérêt des titrages ?
La présence ou l’absence d’anticorps pourrait permettre de savoir si une revaccination est nécessaire. Ce test peut également s’avérer utile pour un animal dont l’historique de vaccination est inconnu ou qui présente facilement des effets secondaires à la suite d’une vaccination. Ce test peut également être utilisé pour les chiots et les chatons afin de vérifier si les anticorps qu’ils ont reçus de leur mère ont suffisamment baissé pour qu’ils ne soient pas vaccinés trop tôt.
Bien que cela semble très logique et utile à première vue, il y a quelques pièges à éviter.
Pièges par rapport à la médecine humaine
La détermination du titre est bien établie et fiable chez l’homme pour plusieurs raisons:
- La détermination est standardisée, c’est-à-dire qu’il existe des directives claires sur la manière de réaliser le test et de l’interpréter.
- Des études ont été menées sur la similitude entre les résultats obtenus sur le même échantillon avec différentes méthodes d’analyse, avec le même échantillon par plusieurs investigateurs et avec le même échantillon par le même investigateur à des moments différents.
- Les études ont été menées sur des populations importantes et publiées dans des revues scientifiques réputées.
- L’apparition de maladies étant enregistrée en permanence, la fiabilité des vaccins et des tests de titre est également surveillée en permanence.
Ces études approfondies font défaut pour nos petits animaux de compagnie. Et pour les quelques études qui ont été publiées, la conception de l’étude est telle qu’il faut être très prudent lorsque l’on généralise les conclusions de la recherche.
Pièges liés à la méthodologie des tests
Les tests rapides donnent un résultat rapide qui est semi-quantitatif. Cela signifie que vous savez s’il y a des anticorps ou non, mais vous ne savez pas combien il y en a. En outre, ils ne mesurent pas spécifiquement les anticorps qui sont importants pour la protection contre la maladie. Les tests en laboratoire sont quantitatifs (on sait exactement combien il reste d’anticorps protecteurs) et les différentes étapes doivent être effectuées de manière méticuleuse. En outre, il n’existe pas de système de détection permettant de savoir si le test a été effectué correctement. Par exemple, un test trop froid peut donner des résultats erroné, il e, va de même si le temps n’a pas été respecté avec précision lors du test.
Les tests en laboratoire sont quantitatifs. Les résultats sont plus fiables. Ils détectent des anticorps qui sont importants pour la prévention des maladies. En revanche, le résultat n’est pas immédiat, ce qui peut entraîner une visite supplémentaire chez le vétérinaire. Notez que le bon test affiche les résultats en titre, et non en unités.
En outre, il ne faut pas oublier que chaque test a ses limites, les faux positifs (le test indique la présence d’anticorps alors qu’il n’y en a pas) étant particulièrement préoccupants.
Pièges liés aux maladies
La détermination du titre n’est possible que pour un nombre limité de maladies : la maladie de Carré, la parvovirose et l’hépatite chez les chiens et la maladie de Carré chez les chats. Le test n’existe pas pour la leptospirose, toux du chenil, le coryza félins (herpès, calici et chlamydia) et la leucose féline. La vaccination contre ces maladies devrait de toute façon être effectuée chaque année.
Pièges liés à l’interprétation
Que faire du résultat ? Quand a-t-on suffisamment d’anticorps corrects pour assurer une protection suffisante ? En fait, on ne le sait pas encore. En outre, l’immunité est une question complexe, où la maladie dépend de l’interaction entre l’animal, l’agent pathogène et l’environnement. Il peut donc être trompeur de faire une prédiction sur la base d’un titre.
En outre, cette détermination du titre n’est qu’un instantané dans le temps. À partir du titre d’anticorps, il n’est pas possible de prédire combien de temps l’animal sera protégé. Ce test doit donc être répété régulièrement. Pour les chiots et les chatons qui ont encore des anticorps de leur mère, le test doit même être répété toutes les 2 à 3 semaines, ce qui soulève la question de savoir si ces prises de sang fréquentes sont agréables pour l’animal et si une interruption de la protection ne risque pas de se produire.
Bien entendu, si le titre est trop bas, la vaccination doit quand même être effectuée, parfois même à un prix plus élevé que prévu car toutes les fractions ne sont pas disponibles séparément. Sachant que le test sanguin est déjà plus cher que la vaccination elle-même, les coûts peuvent être élevés.
Que fait le cabinet vétérinaire Iscavets ?
Nous avons décidé de ne pas suivre cette mode. Son utilité est très limitée et il peut donner un faux sentiment de sécurité. La plupart des maladies contre lesquelles on vaccine sont mortelles, le coût du traitement peut être élevé et certaines maladies sont contagieuses pour l’homme. Le risque d’effets secondaires est extrêmement faible (0,004 % chez les chiens et 0,005 % chez les chats). La vaccination est un acte simple et rentable qui a déjà sauvé de nombreuses vies humaines et animales.
Nous suivons les directives de vaccination les plus récentes de la WSAVA (World Small Animal Veterinary Association), de l’AAHA (American Animal Hospital Association) et de l’ABCD (Advisory Board on Cat Disease) et nous établissons un calendrier de vaccination individuel en fonction des conditions de vie de l’animal. Pour les maladies qui peuvent être titrées, la vaccination ne doit être répétée que tous les trois ans. Nous obtenons ainsi un calendrier de vaccination sur mesure dans lequel la plupart des animaux ne reçoivent pas les mêmes vaccins chaque année. Cette méthode permet d’éviter la sur-vaccination, tout en garantissant la protection de votre animal préféré.
Nous faisons une exception pour les animaux qui ont des antécédents de réactions aux vaccins, qui souffrent d’une maladie auto-immune, ou lorsque le propriétaire ne veut pas que son animal soit vacciné sans titrage. Dans ces cas, nous faisons effectuer le test dans un laboratoire fiable.